Ce lundi, je participe à l’atelier d’écriture de Leiloona à partir de cette photographie. Rendez-vous sur cette page pour retrouver les textes des autres participants.
De là où je me trouve, j’ai une vue imprenable sur la mer. La contempler est mon passe-temps favori. Ses flots changeants, verts, bleus, mauves, or, gris, noirs, me ravissent tout le long du jour. C’est la mer et son jeu de ping-pong avec le soleil qui est ma raison d’être. Je ne pourrais m’éloigner de son manteau ourlé d’écume, dont j’aime à sentir la caresse.
J’aime aussi observer les gens. Les touristes qui se baladent sur les remparts de la citadelle, le bob vissé sur le crâne ou la glace à la main, tout comme les pêcheurs qui sillonnent le golfe à la recherche du poisson. Certains ont reconverti leur chalutier en piège à touristes. C’est de bonne guerre.
Au-dessus roulent les nuages. En ce moment, c’est l’été, ils sont légers comme des balles de coton, c’est à peine s’ils trouent l’azur. Ils ne s’attardent pas, le vent les emporte. L’hiver, c’est autre chose ; ils s’amassent serrés-serrés, on dirait qu’ils veulent concurrencer la mer. Folie ! La mer sera toujours là, les nuages, eux, vont et viennent, tout comme les touristes. Même les pêcheurs du coin s’en vont, quittant un à un ce métier trop dur pour tenter une autre aventure, loin des flots.
Moi je resterais bien ici encore quelques siècles. Très peu de ceux qui me visitent connaissent vraiment mon histoire. C’est Vauban qui m’a installée là, pour veiller à la sécurité du royaume de France. De ma hauteur, je servais de vigie. Grâce à moi, on pouvait voir de très loin le moindre bout de voile de navire anglais.
Aujourd’hui, les temps ont changé, eux aussi. Je suis une attraction du plan touristique de la ville, comme la capitainerie. Je sers de balise au parcours des promeneurs et de point de focale aux photographes. Le comble, c’est que la majeure partie de ceux qui grimpent mes marches sont des Anglais ! Quelle ironie. Mais je suis là, fidèle, et je veille. Comme ma jeune cousine Eiffel, je me prends à penser que je suis un peu la bergère des vagues qui moutonnent dans la mer, des enfants qui bêlent dans le vent, des nuages qui paissent dans le ciel.*
Moi, la tour de pierre.
*Cf. le poème « Zone » d’Apollinaire 😉
Auteur : Ellettres/Delphine B.
Merci pour cette petite ballade en mer. Mais… c’est la méditerranée ici !
Mais qu’importe !! Les vagues, les nuages sont les mêmes !
Honte à moi, je n’ai même pas pris le temps de constater qu’il s’agissait du port de Marseille… Mais il n’y avait point de traces d’Anglais dans la Méditerranée, dans les temps anciens ? De toutes façons, ce que veut l’imagination, Dieu le veut 😉 Merci pour ton commentaire.
Il a du s’en passer des choses dans cette tour, mais la vue semble être la même depuis belle lurette !
Il faut que tout change pour que rien ne change, comme disait un grand révolutionnaire 😉
C’est un très joli retour à l’atelier que tu nous as écrit là. Merci pour cette belle balade.
merci 🙂
Oh, bon sang, mais écris nous un livre 🙂 J’aime ton écriture !
Merci chère Maman BCBG, j’y pense mais j’ai d’abord une thèse à écrire…